Musée de l'ordre de la Libération
Jean-Claude CAMORS

Jean-Claude CAMORS

ALIAS : Cartier - Bordeaux - Noël - Gérard - Jean Raoul - Raoul Caulaincourt - Philippe Wallon

Né(e) le 27 October 1919 - Pau (64000 PYRENEES-ATLANTIQUES FRANCE)
Décèdé(e) le 11 October 1943 - Rennes (35000 ILLE-ET-VILAINE FRANCE)
Companion of the Liberation à titre posthume par décret du 04 May 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Cartier - Bordeaux - Noël - Gérard - Jean Raoul - Raoul Caulaincourt - Philippe Wallon


Issu d'une vieille famille béarnaise, Jean-Claude Camors est né le 27 octobre 1919 à Pau ; son père, médecin-capitaine, meurt alors qu'il est encore enfant.

De 1933 à 1935, il suit des études chez les Pères Dominicains de Sorèze, avant d'entrer au Prytanée militaire de la Flèche pour préparer le baccalauréat qu'il obtient en 1937.

Jean-Claude Camors entre en 1938 comme stagiaire à la banque de France pour financer ses études. Il obtient un certificat de licence de droit et de philosophie.

Il s'engage en novembre 1939 au 18e RI et suit les cours d'élève aspirant à Fontenay-le-Comte.

Lors de la campagne de France, il est à l'hôpital pour soigner une blessure par éclat au pied lorsqu'il est fait prisonnier par les Allemands. Interné au camp de Châteaubriant, il s'en évade. Traversant la ligne de démarcation, il rejoint Pau à la fin du mois de juillet 1940.

Il se rend dans le Sud-est et, à la Seyne-sur-Mer, travaille quelques mois dans un centre de rapatriement où il s'initie à la fabrication des faux-papiers et à la vie clandestine du résistant.

De Fréjus, il tente de se faire affecter en Afrique du Nord, mais il est démobilisé en novembre 1940. Il vit un moment à Marseille, occupant deux emplois et logeant à l’Asile ; de février à novembre 1941, il réside au centre d’hébergement des permissionnaires aux Sablettes, près de Toulon, où il travaille comme expert-comptable.

Après avoir vainement tenté de rejoindre l'Angleterre par la Bretagne, il retourne en zone libre et se fait admettre dans une équipe de marins pêcheurs à Marseille, projetant plus que jamais de s'évader de France. Le 8 avril 1942, alors qu'il participe à une pêche près des côtes marocaines, il se jette à l'eau et nage jusqu’à un patrouilleur britannique qui croise à proximité et le récupère. Débarqué à Gibraltar, il s’y présente à la Mission de la France libre. De là, il parvient en Grande-Bretagne par bateau à la mi-mai 1942.

Il signe son engagement dans les Forces françaises libres le 26 juin 1942 et est envoyé à l'Ecole des Cadets de la France libre début juillet. Brûlant d'agir au plus vite, il exprime au général de Gaulle son souhait de participer à des missions secrètes en France. Le chef de la France libre le lui refuse, étant donné son physique trop facilement reconnaissable (il mesure 1,93 m). Deux mois plus tard, il obtient néanmoins d'être affecté au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France libre.

Il suit alors, à partir d'octobre 1942, un entraînement spécifique à Hans School, centre de formation des agents secrets devant être envoyés en France occupée. Promu sous-lieutenant en décembre 1942, Jean-Claude Camors se voit chargé de monter un réseau d'évasion d'aviateurs alliés au début de l'année 1943.

Sous le nom de code de "Bordeaux", il est déposé par une opération Lysander à la mi-avril 1943 près de Loches (Indre-et-Loire) et s'attache au développement du réseau "Bordeaux-Loupiac". Sous différents pseudonymes, il rencontre plusieurs responsables de réseaux (Brandy, Pat O'Leary, Brutus, etc.) et des Mouvements unis de Résistance (MUR) à Lyon.

Fin mai 1943, à la suite d'arrestations au sein du réseau, il décide de partir pour l'Espagne avec deux aviateurs anglais. Les trois hommes sont arrêtés en Espagne, mais Camors parvient finalement à gagner Londres le 21 juin 1943.

Le 5 juillet 1943 il repart pour la France. A Lyon, il prend comme adjoint Louis Montserret et se déplace dans toute la France pour nommer des responsables et donner des consignes pour permettre de cacher les aviateurs et de les prendre en charge avant leur transfert vers l'Angleterre.

Fin août, sous le nom de Raoul Caulaincourt, il se rend à Plomodiern chez Madame Vourc'h. Grâce à des complicités locales, il trouve alors un bateau susceptible de convoyer une cinquantaine d'aviateurs qu'il faut désormais parvenir à acheminer jusqu'en Bretagne.

En septembre, "Raoul" complète le réseau d'évasion par des relais dans le nord de la France puis à Paris. Il héberge notamment des aviateurs dans un appartement d'Issy-les-Moulineaux et s'occupe lui-même de les nourrir, de les convoyer, de rechercher des aides etc.

Le 5 octobre il est de retour en Bretagne, à Quimper puis à Plomodiern, pour accompagner des aviateurs.

Le 11 octobre 1943, alors qu'il est avec Rémy Roure et d'autres camarades au "Café de l'Epoque" à Rennes, il est reconnu par un agent de la Gestapo, ancien membre du réseau, qui sort son arme. Mortellement blessé dans l'échange de coups de feu, Jean-Claude Camors s'échappe du café et parvient à se débarrasser de tous ses papiers avant d'être rattrapé par les Allemands. Amené à l'Hôpital de Rennes, son corps ne sera jamais retrouvé. Il est présumé reposer, en qualité d'inconnu, au carré militaire de Rennes.

Grâce à l'œuvre de Jean-Claude Camors et avec l'aide des membres de "Bordeaux-Loupiac", une soixantaine d'aviateurs alliés seront évacués de la Bretagne vers l'Angleterre entre le 23 octobre 1943 et le 22 janvier 1944.

Jean-Claude Camors est promu commandant à titre posthume pour compter du 1er octobre 1943.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 4 mai 1944
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance Française
• Medal of Freedom (USA)

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