Musée de l'ordre de la Libération
Jacques TARTIÈRE

Jacques TARTIÈRE

ALIAS : Jacques Terrane

Né(e) le 23 septembre 1915 - Paris (75016 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 20 juin 1941 - Seraphan (SYRIE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 21 août 1941
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Petit-fils de Georges Feydeau, Jacques Tartière est né à Paris le 23 août 1915.

Elevé en partie aux Etats-Unis, il reçoit la nationalité américaine du fait du remariage de son père avec une américaine.

Bachelier, il rejoint la France à l'âge de 18 ans et est appelé au service militaire en septembre 1933 au 169e RI. Promu sergent en décembre 1934, il est réformé en février 1935 pour raisons de santé.

Il s'installe alors à Barbizon en Seine-et-Marne où il devient éleveur de poulets.

En 1937 au cours d'un de ses séjours outre-Atlantique, il rencontre à New York la comédienne américaine Drue Leyton avec laquelle il part pour l'Europe en février 1938. Ils se marient en septembre 1938 en Angleterre où Drue est engagée au cinéma.

Avec son épouse il habite à Barbizon et c'est par l'intermédiaire du producteur et réalisateur Roland Tual qu'il devient comédien. Il tourne au cinéma, sous le nom de Jacques Terrane, dans La Loi du Nord de Jacques Feyder, aux côtés de Michèle Morgan. Le couple Tartière est en vacances à Cassis au moment de la déclaration de guerre et remonte rapidement à Paris.

Jacques Tartière, bien que souffrant de problèmes pulmonaires, s'engage comme volontaire en septembre 1939. Comme il parle couramment l'anglais, il est affecté à la mission française de liaison auprès de l'armée britannique.

Désirant à tout prix servir en combattant, il parvient à prendre part à l'expédition de Norvège grâce à un pieux mensonge : il se présente à ses chefs comme traducteur de norvégien (dont il ne parle pas un traître mot) et est envoyé à ce titre en Norvège avec le corps expéditionnaire du général Béthouart au sein de Légion étrangère. Nommé sergent-chef le 1er mai 1940, il fait la preuve de son courage en assurant, sous le feu de l'ennemi, le débarquement des munitions d'un petit bateau jusqu'à ce que ce dernier, touché, s'enflamme. Il est cité à l'ordre de l'armée.

L'opération terminée, il se retrouve en Angleterre au moment de l'armistice et s'engage immédiatement dans les Forces françaises libres. Resté à la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère (13e DBLE), devenue temporairement 14e DBLE, il est promu adjudant le 1er juillet 1940.

En septembre, il est à bord du Westernland devant Dakar dans le cadre de l'opération "Menace" visant à rallier à la France libre l'Afrique occidentale française. Après l'échec de l'opération de Dakar, l'adjudant Tartière combat en Erythrée, au sein de la Brigade française d'Orient du colonel Monclar, comme chef de section d'éclaireurs motocyclistes (il a dans le civil son permis moto) en participant à la chute de Keren et de Massaoua en avril 1941. Le 30 avril, il quitte Massaoua avec son unité à bord du paquebot Paul Doumer pour gagner Qastina en Palestine dans le cadre de la préparation aux opérations de Syrie.

Le 8 juin 1941, il passe dans les premiers la frontière de Syrie.

Le 18 juin, alors qu'il vient d'obtenir la reddition d'une unité de Vichy qui a arboré un drapeau blanc, il retourne à moto vers ses lignes lorsqu'il est abattu dans le dos.

Jacques Tartière est décédé à l'hôpital de Séraphan, le 20 juin 1941, jour de l'entrée des Forces françaises libres à Damas. Il a été inhumé à Ramleh en Syrie.

Son demi-frère, Philippe Keun, également engagé dans la Légion étrangère en septembre 1939 puis devenu agent de l'Intelligence Service, sera pendu par les Allemands au camp de Buchenwald en septembre 1944.


• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 21 août 1941
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)

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