Musée de l'ordre de la Libération
Marcel TAILLANDIER

Marcel TAILLANDIER

ALIAS : Morhange - Ricardo

Né(e) le 25 Mars 1911 - Condat-en-Combrailles (63380 PUY-DE-DOME FRANCE)
Décèdé(e) le 11 juillet 1944 - Saint-Martin-du-Touch (31000 HAUTE-GARONNE FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 Janvier 1946
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Morhange - Ricardo

Pupille de la Nation, Marcel Taillandier est né le 25 mars 1911 à Condat-en-Combrailles dans le Puy-de-Dôme.

Attiré très jeune par le métier des armes, il rejoint, dès 1924, l'Ecole des enfants de Troupe de Billom.

Il s'engage en mars 1929 à la garnison de Versailles dans la 8e unité du Génie (Ingénieur Radio Electricien). A partir de 1936, il appartient au 2e bureau (contre-espionnage) et sert au service radio du Ministère de la Guerre.

En 1939, il est affecté au service de la Sécurité militaire. En 1940, il entre dans la section contre-espionnage du 5ème bureau.

Replié avec les archives des services spéciaux au château de Brax près de Toulouse, l'adjudant-chef Marcel Taillandier, marié et père de deux enfants, refuse l'armistice. Alors qu'il appartient aux services spéciaux de l'armée et a rejoint le service de contre-espionnage des travaux ruraux du capitaine Paillole, il entre "en résistance".

Il rassemble autour de lui, en zone libre, dès décembre 1940, les premiers éléments d'un groupe qu'il destine à la lutte sous toutes ses formes contre les services de renseignements ennemis et la Gestapo.

Il installe un émetteur dans la tour du château pour correspondre avec la zone occupée et prend également contact avec le service du Camouflage du matériel (CDM) de l'armée au profit duquel il monte une équipe spécialisée dans la récupération et le stockage de matériel de guerre. Début 1942 il s'installe dans le Gers, à Solomiac où il poursuit ses activités.

Ayant repéré deux postes émetteurs réquisitionnés par les Allemands dans la région de Bordeaux, il passe la ligne de démarcation avec de faux papiers et se fait engager par une entreprise travaillant pour l'Organisation Todt à proximité des postes. En l'absence des opérateurs, il force la porte du blockhaus qui les abrite et rapporte dans deux valises les postes en zone libre avec divers documents qu'il a pu saisir concernant le mur de l'Atlantique.

De retour à Toulouse début 1943, Marcel Taillandier organise avec son groupe des caches et des évasions par les Pyrénées. Son action se confond ensuite avec celle du réseau "Morhange" qu'il crée, dont il porte le nom et dont il est à la fois l'âme et le cerveau. Le réseau Morhange est affilié aux réseaux clandestins de contre-espionnage en France occupée (SSMF-TR) qui fusionnent avec les services de renseignement de la France combattante au sein de la nouvelle Direction générale des services spéciaux (DGSS) en 1943, puis de la Direction générale des études et recherches (DGER) en 1944. Il reçoit ses orientations de Paillole, mais dispose d’une très grande autonomie locale.

Marcel Taillandier prend comme couverture la gérance d'un bar du centre-ville, le "Frascati", qui devient le PC du CDM et du groupe "Morhange" qui passe alors à l'offensive directe contre les agents de l'ennemi. Il met au point une véritable technique d'enlèvement visant à obtenir un maximum de renseignements. En cas d'impossibilité totale de procéder à l'enlèvement, il est décidé d'exécuter l'individu visé, ce qui se passera 13 fois sur 73 opérations.

Le 21 mai 1943, il décide d'abattre un nommé Platt résidant à Fonsorbes, ancien combattant de l'armée allemande. Platt est abattu sur le perron de son château.

Mais les services allemands contre-attaquent et, le 24 juin, il s'échappe in extremis d'une souricière de la Gestapo tendue au bar Frascati au cours de laquelle trois de ses adjoints sont arrêtés.

Le mois suivant, il reçoit le renfort efficace du capitaine Louis Pelissier, chargé de mission de 1ère classe qui prend la tête d'un groupe franc du réseau.

En août et septembre 1943, Morhange mène dirige son action contre les agents de renseignements français. Six d'entre eux sont enlevés et, parmi eux, l'ex capitaine Paris dont la prise permet de mettre la main sur l'ensemble du fichier du PPF (Parti populaire français) et de prévenir une attaque contre le maquis de Grésigne, alors en formation.

Le 7 octobre 1943, il organise l'enlèvement, en pleine ville, d'Allard-Dubreuil, ancien agent du 2e bureau français passé à l'ennemi et incorporé dans le Service de renseignements allemand. Le 15 octobre Marcel Taillandier fait enlever, également en plein jour, Senac, agent de l'ennemi se faisant passer pour un chef de l'Intelligence service.

Le 1er janvier 1944, il met au point l'attaque d'un convoi de la Gestapo sur la route de Toulouse à Carcassonne, attaque qui réussit pleinement et qui aboutit à l'exécution de 5 agents de l'ennemi, parmi lesquels l'Obersturmführer Messak, ainsi qu'à la saisie de documents d'une importance capitale. Cette affaire est connue en zone Sud sous le nom de "Courrier de Nice" car la Gestapo transférait ce jour-là, de Toulouse à Nice, une partie de ses archives.

Le 1er mars 1944, le chef départemental du RNP (Rassemblement national populaire) est enlevé à son tour en plein jour avec tous ses dossiers. Cette opération permet de prévenir plusieurs personnes menacées d'arrestation.

Le 2 juin 1944, Morhange, cerné à Toulouse, place du Capitole, par six agents de la Gestapo, réussit à les tenir en respect et à se sauver en fuyant par les toits.

Dans le courant du mois de juin, Marcel Taillandier, qui est le chef de l'Armée secrète toulousaine, forme un maquis dans la région de Quérigut (Ariège) dont il confie le commandement à l'un de ses adjoints, André Audebaud. Ce maquis groupe rapidement 150 personnes parmi lesquelles de nombreux éléments des brigades de gendarmerie de la région.

Le 11 juillet 1944, à Saint-Martin-du-Touch, près de Toulouse, alors qu'il part assurer une importante liaison avec le maquis du Gers, il tombe avec plusieurs camarades sur un contrôle de police allemand. Parvenu à s'enfuir, dans le village il se réfugie sur le toit de l'église. Dénoncé aux Allemands par une habitante, il est abattu immédiatement. Enseveli dans une fosse commune de la Gestapo à Toulouse, le corps de Marcel Taillandier a été retrouvé après la libération et inhumé à Châteaugay dans le Puy-de-Dôme.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 avec Palme
• Médaille de la Résistance
• Medal of Freedom (USA)

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