Musée de l'ordre de la Libération
Charles SERRE

Charles SERRE

ALIAS : Barraud - Yvette

Né(e) le 25 septembre 1901 - Paris (75006 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 02 Avril 1953 - Champagnac de Belair (24530 DORDOGNE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : "Yvette" - "Barraud"

Charles Serre est né le 25 septembre 1901 à Paris dans le 6e arrondissement.

Après des études de droit, titulaire d'un doctorat, il devient notaire à Champagnac-de-Belair en Dordogne.

Mobilisé en 1939 en qualité de lieutenant de réserve, il est démobilisé après la débâcle de la campagne de France, mais se refuse à accepter la défaite.

Très vite, il choisit la voie de la résistance ; contacté par Henri Frager et Marcel Cohen, il entre, en décembre 1940, dans le réseau "Jean-Marie" dans lequel il est chargé de constituer des équipes d'action dans le Sud-ouest (renseignements - sabotage - exécution d'agents ennemis).

Charles Serre met en place des groupes armés dans le nord de la Dordogne et prend part personnellement aux premières opérations de guerre contre l'occupant.

En 1941, il dirige, entre autres, la destruction du matériel allemand du camp de la Braconne et le sabotage des voies ferrées Limoges-Périgueux.

Dès 1942, aidé de son épouse Charlotte, il organise, en liaison avec l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA), des opérations quotidiennes : vol et camouflage de matériel militaire, recherche de terrains de parachutage avec divers agents britanniques des réseaux du colonel Buckmaster, chargé de la section F du Special Operations Executive (SOE), les services secrets britanniques.

Il met en place au même moment un service de faux papiers et un service d'assistance aux réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et aux persécutés politiques et raciaux.

En février 1943, Charles Serre entre en contact avec le mouvement "Combat" et les Mouvements unis de Résistance (MUR) et devient le chef des maquis et de l'Armée secrète (AS) du secteur de Dordogne nord. Il mène des actions de guérilla contre la Milice et les Allemands et forme les maquis de Payzac, Dournazac et de Champagnac-de-Belair.

En juin 1943, il entre dans le mouvement "Résistance" par l'intermédiaire de Jacques Destrée qu'il le désigne comme son successeur. Après l'arrestation de Destrée, en octobre 1943, il prend, sous les noms de "Barraud" et "Yvette" les fonctions de chef national du mouvement "Résistance" et de rédacteur en chef de la feuille clandestine du même nom.

Parallèlement, il dirige le vol du dépôt d'essence de Saint Junien ; grâce aux incessantes activités des maquis de Dordogne, la région est proclamée "zone d'insécurité" par Vichy. A Paris, il participe à la création du Mouvement de Libération nationale (MLN).

Le 22 janvier 1944, alors qu'il est activement recherché depuis plus six mois, Charles Serre est arrêté à Paris, avec sa femme, dans le 16e arrondissement, par la Gestapo qui a trouvé trace de son faux nom sur le carnet d'un agent de liaison du Service National Maquis.

Interné à Fresnes, puis à Compiègne, il est ensuite envoyé en déportation le 2 juillet 1944 en Allemagne. Il passe quelque temps à Dachau puis à Neckargerach où il maintient l'esprit de résistance parmi ses camarades et organise des équipes de sabotage dans les mines du Neckar. Soumis à de très rudes épreuves, il contracte le typhus et une pneumonie alors qu'il a les pieds gelés par la rigueur de l'hiver de 1944.

Charles Serre est libéré le 22 mars 1945 et forme un comité clandestin composé de tous les partis et mouvements ; il est chargé par les Américains d'administrer les prisonniers et déportés de la vallée du Neckar à Osterburcken pendant que les services alliés de l'arrière ne sont pas encore installés. Il dirige pendant un mois les services de police pour 2 000 déportés, pourvoit à leur alimentation, assure la création d'hôpitaux et permet l'arrestation d'une cinquantaine de criminels de guerre.

Rentré en France le 23 avril 1945, Charles Serre retrouve sa femme rentrée du camp de concentration de Ravensbrück, et reprend son métier de journaliste à la tête du journal Résistance. Il siège également à l'Assemblée consultative provisoire et à la Haute Cour lors des procès Darnand et Laval.

De 1946 à 1952, il est député MRP d'Oran, Conseiller général du canton de Champagnac-de-Belair et enfin vice-président du Conseil général de la Dordogne.

Il participe à la création de la Fédération nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP).

Charles Serre est décédé des suites des mauvais traitements subis en déportation le 2 avril 1953 à Champagnac-de-Belair où il a été inhumé.


• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance
• Médaille des Services Militaires Volontaires

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