Musée de l'ordre de la Libération
Nicolas ROUMIANTZOFF

Nicolas ROUMIANTZOFF

Né(e) le 09 Mai 1906 - Ianovka (UKRAINE)
Décèdé(e) le 15 Avril 1988 - Paris (75005 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 02 juin 1943
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Nicolas Roumiantzoff est né le 9 mai 1906 à Bereslavka en Ukraine (anciennement Ianovka en Russie) dans une famille de l'aristocratie russe. Son père, général de Cavalerie, est tué au champ d'honneur devant Odessa.

Orphelin de père et de mère, il est contraint à l'exil par la révolution de 1917.

Installé en Bretagne avec sa grand-mère, il y commence des études qu'il poursuit au collège Stanislas à Paris.

En 1924 Nicolas Roumiantzoff entre à Saint-Cyr, en sort dans la promotion du Rif en 1926, comme sous-lieutenant à titre étranger.

Affecté au 1er Régiment Etranger de Cavalerie (1er REC). Il termine sa formation militaire à l'Ecole d'Application de Saumur avant de servir en Tunisie (1927-1929) puis au Maroc (1929-1932).

Lieutenant en 1928, il est cité en 1932 comme "officier étranger ayant de l'allant et beaucoup de cran". Il reçoit bientôt le commandement du 3e Escadron de Cavaliers Tcherkesses en Syrie (1932-1935).

Réaffecté au 1er REC en 1936 au Maroc puis en Tunisie, Nicolas Roumiantzoff obtient la nationalité française en juin 1939.

Dirigé sur la métropole en avril 1940, il participe brillamment avec son escadron à cheval, le 97e Groupe de Reconnaissance divisionnaire (97e GRD), à la campagne de France.

Deux fois cité, il est blessé le 24 mai 1940 par un éclat de bombe et capturé après s'être battu sur la Somme et la Loire. Très rapidement, il s'évade.

Après l'armistice, en octobre 1940, il est affecté au 1er REC, à Fès au Maroc. Très vite, il cherche à reprendre le combat. Le 30 mars 1941, en permission à Rabat, il tente de gagner la France libre en passant par la zone espagnole. Arrêté, il est incarcéré à Tanger par les autorités espagnoles. Evadé à deux reprises, épuisé, il est repris, enfermé à la forteresse de Ceuta et condamné à mort. Après sept mois d'incarcération, il s'évade de nouveau dans la voiture du commandant de la prison qu'il a pris en otage.

Avec l'aide la Résistance, Nicolas Roumiantzoff gagne Tanger puis Gibraltar et arrive en Grande-Bretagne en décembre 1941. Nommé capitaine, il est affecté à l'Etat-major du général de Gaulle à Londres.

En février 1942, il débarque à Beyrouth avant de prendre le commandement en second du Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée (GRCA), futur 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains (1er RMSM). En août 1942, en Libye, il est blessé par un éclat d'obus avant de se distinguer, en novembre, au combat de l'Himeimat à El Alamein en commandant l'avant-garde de la colonne lancée à la poursuite de l'ennemi, faisant de nombreux prisonniers.

En mars 1943, il est nommé chef d'escadrons et s'illustre en Tunisie au combat de l'Oued Gragour où il bloque l'offensive de Rommel et le 8 avril 1943 devant Mezzouna où infligeant des pertes à l'adversaire, il parvient à occuper la localité. Le 1er RMSM rejoint ensuite la Force L du général Leclerc au sein de laquelle le chef d'escadron Roumiantzoff dirige l'avant-garde.

Le 2 juin 1943, le "Roum", ainsi que le surnomment amicalement ses camarades de combat, "officier supérieur d'un courage légendaire", se voit décerner la Croix de la Libération par le général de Gaulle.

Arrivé à Tunis, après quelques jours de permission, il rejoint la 2e Division Blindée (2e DB) qui se constitue au Maroc en novembre 1943. Nicolas Roumiantzoff est nommé commandant en second du 1er RMSM et fait mouvement vers l'Angleterre avec son unité en mai 1944.

En juin 1944, il est promu au grade de lieutenant-colonel et débarque en Normandie le 1er août avec la 2e DB, intégrée à la 3e Armée américaine du général Patton. Chef d'un groupement léger, il s'empare d'Argentan le 13 août.

A Paris, le 25, il atteint le premier la Place de l'Etoile et le 26, il arrête, après des combats acharnés, une violente contre-attaque allemande dans la région du Bourget.

Nicolas Roumiantzoff poursuit le combat dans les Vosges et fait tomber successivement Contrexéville, Vittel et Darney, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. A cette occasion, il est décoré de la DSC pour "héroïsme extraordinaire".

Nommé, fin septembre 1944, chef d'Etat-major de la 10e DI, il prend la part la plus active, en janvier et février 1945, à la réduction de la poche de Colmar.

La paix revenue, il est affecté au cabinet militaire du ministre des Armées puis, après un bref séjour à Beyrouth, rejoint l'Indochine en 1948, en qualité de commandant du secteur de Quang-Tri. En janvier 1949, il est blessé une troisième fois par l'éclatement d'une mine près de Gia-Mon (Centre Annam) avant de prendre, en octobre 1949, le commandement du secteur est du Cambodge où il monte toute une série d'opérations qui portent des coups très durs à l'adversaire.

En 1950, Nicolas Roumiantzoff prend le commandement du 4e RCA basé à Gabès dans le Sud Tunisien. Trois ans plus tard, il est promu colonel et affecté de nouveau en Indochine où il commande le Groupement mobile n°3. Il reçoit alors trois nouvelles citations à l'ordre de l'Armée.

En 1955, il commande le Groupement blindé n° 7 à Sarrebourg en Allemagne avant de prendre le commandement, en 1959, du secteur d'Aflou en Algérie ; il y dirige avec énergie les opérations du Djebel Mimouna et du Kef Mimouna.

Rentré en métropole, le colonel Roumiantzoff est affecté à l'Etat-major de la 8e Région militaire et prend, en 1961, le commandement de la subdivision de Chambéry.

Titulaire de 22 citations (dont 11 à l'ordre de l'Armée) durant sa carrière militaire, il est promu au grade de général de brigade en janvier 1962, puis, sur sa demande, est mis à la retraite au mois de juillet de la même année.

Retiré à Paris, Nicolas Roumiantzoff est décédé à Paris, à l'Hôpital du Val-de-Grâce, le 15 avril 1988. Ses obsèques ont eu lieu à l'Eglise Saint-Louis-des-Invalides. Il a été inhumé à Saint-Pierre de Rivière dans l'Ariège.


• Grand Officier de la Légion d'honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 2 juin 1943
• Croix de Guerre 39/45 (10 citations)
• Croix de Guerre des TOE (5 citations)
• Croix de la Valeur Militaire avec palme
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Croix du Combattant
• Médaille coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie 1942-43", "Extrême-Orient"
• Chevalier du Mérite Social
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille Commémorative Indochine
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et de Maintien de l’Ordre en AFN avec agrafe Algérie
• Médaille des Blessés
• Distinguished Service Order (GB)
• Military Cross (GB)
• Distinguished Service Cross (USA)
• Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie)
• Commandeur du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Mérite Militaire Syrien

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