Musée de l'ordre de la Libération
André PARANT

André PARANT

ALIAS : Charles Périer

Né(e) le 07 Mars 1897 - Belfort (90000 TERRITOIRE DE BELFORT FRANCE)
Décèdé(e) le 15 Mars 1941 - Yaoundé (CAMEROUN)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 13 Mai 1941
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Charles Périer

Fils de négociant, André Parant est né le 7 mars 1897 à Belfort.

En août 1914, à l'âge de 17 ans, il s'engage au Régiment de Cuirassiers de Saint-Germain. Elève officier de réserve, il devient chef de corps-franc et termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant et avec deux citations.

Il combat ensuite dans le corps expéditionnaire français en Ukraine mais, n'ayant pas la vocation militaire, décide de quitter l'Armée et de retourner à la vie civile.

Pendant 20 ans, il mène une existence sans histoire de commerçant.

Capitaine de réserve de chasseurs alpins, il démissionne en 1936 et lorsque survient, en septembre 1939, la déclaration de guerre, il s'engage comme soldat de 2e classe.

Il gravit très rapidement les échelons qui le ramènent à son grade antérieur de capitaine ; il commande bientôt la 7e compagnie du 17e Régiment de Tirailleurs Algériens.

Le 20 mai 1940, la 87e Division d'Infanterie Nord Africaine est jetée sur l'Ailette. Alors que l'ennemi a déjà atteint l'autre côté du canal et qu'il s'apprête à traverser sur le pont de Leuilly, le capitaine Parant pose lui-même une charge de mélinite et fait sauter l'ouvrage au nez de l'ennemi.

Le 5 juin, le front de l'Ailette est attaqué par des forces très supérieures en nombre qui parviennent à s'infiltrer jusque dans les lignes arrières. André Parant reçoit l'ordre de dégager le P.C. du 9e Zouaves.

Il conduit alors ses tirailleurs dans une contre-attaque désespérée et tombe grièvement blessé par deux projectiles reçus dans la poitrine.

Conduit à demi-mort au P.C. du colonel du 9e Zouaves, il réussit à rendre compte de sa mission avant de perdre connaissance. Hospitalisé à Troyes, il est évacué le 12 juin sur Biarritz. Il entend l'appel du général de Gaulle et décide immédiatement de tout mettre en oeuvre pour rejoindre l'Angleterre.

Le 21 juin, avec son camarade Bellenger, il apprend qu'à Saint-Jean-de-Luz un bâtiment embarque des Polonais pour la Grande-Bretagne. Après avoir obtenu de l'hôpital un congé de convalescence, les deux hommes, vêtus d'uniformes polonais, parviennent à embarquer pour l'Angleterre, à bord du Batory.

Arrivé à Plymouth et après un court séjour à l'hôpital, le capitaine Parant est présenté, le 14 juillet 1940, au général de Gaulle. Le 18 juillet, il est promu chef de bataillon et affecté au 1er Bataillon de Tirailleurs Sénégalais qu'il est chargé de former en Gold Coast. Il est dirigé sur l'Afrique mais, le 26 juillet, le paquebot Accra sur lequel il navigue est torpillé en plein océan atlantique. Rescapé du naufrage, cité pour sa conduite courageuse, il regagne Londres.

Il repart, en avion cette fois, au début du mois d'août en qualité de commandant supérieur français en Gold Coast. Là, au milieu des pires difficultés, il constitue à Winneba, un bataillon de volontaires, noyau du futur Bataillon de Marche n° 4, qu'il remet au colonel Leclerc à Douala quelques jours après le ralliement du 27 août 1940.

Le 6 septembre, il prend le commandement du secteur de Pointe-Noire, en lisière du Gabon. Le 16 septembre, le commandant Parant s'empare avec une douzaine d'hommes seulement du poste côtier de Mayumba ; quelques jours plus tard, il occupe sans rencontrer de résistance le poste de Sindara puis, groupant sous ses ordres les colonnes venant du Moyen-Congo, investit Lambaréné, position clé de la route de Libreville. Il se heurte alors à une opposition déterminée, installée solidement dans une île de l'Ogooué quasi inexpugnable, au milieu de forêts inondées et impraticables. Il parvient, le 5 novembre, au bout d'un mois d'opérations méthodiques, à encercler la position. Libreville capitule au même moment et Parant est alors désigné pour prendre le gouvernement de la colonie.

Promu au grade de lieutenant-colonel le 6 novembre, il se dévoue désormais à une tâche colossale consistant à faire renaître le Gabon de la crise morale et matérielle à laquelle il a failli succomber. Il parcourt inlassablement le pays, donnant l'impulsion, suscitant la confiance et l'élan.

Le 7 février 1941, à Bitam, l'avion qui le transporte avec le médecin général Sicé s'écrase à l'atterrissage. Gravement brûlé, les deux jambes brisées, le lieutenant-colonel Parant endure avec stoïcisme des souffrances atroces. Le 15 mars 1941, il meurt des suites de ses blessures à l'hôpital de Yaoundé au Cameroun. Il est inhumé au cimetière européen de Libreville au Gabon.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mai 1941
• Croix de guerre 14/18 (2 citations)
• Croix de guerre 39/40

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