Musée de l'ordre de la Libération
Pierre BÉNOUVILLE (de)

Pierre BÉNOUVILLE (de)

ALIAS : Lahire - Barrès - Brétinière - Duroc

Né(e) le 07 août 1914 - Amsterdam (PAYS BAS)
Décèdé(e) le 04 Décembre 2001 - Paris (75008 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 06 Avril 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Lahire - Barrès - Duroc

Pierre de Bénouville est né le 8 août 1914 à Amsterdam aux Pays-Bas. Son père était agent commercial.

Il fait ses études au Collège Saint-Paul à Angoulême puis au Lycée Lakanal à Sceaux et est ensuite Licencié ès Lettres de la Faculté de Paris.

Journaliste, militant royaliste, il publie, en 1936, sa première oeuvre littéraire, Baudelaire le trop chrétien.

En 1939 Pierre de Bénouville est mobilisé à Orléans et participe activement à la campagne de France au sein d'un corps-franc, étant quatre fois cité. Fait prisonnier en juin 1940 avec les débris du 131e RI, il s'évade et parcourt 850 kilomètres à pied pour rejoindre la Zone Sud.

A Nice il retrouve ses activités de journaliste en attendant de trouver un moyen de reprendre les armes.

En janvier 1941, il parvient à passer en Afrique du Nord dans le but de rallier les Forces Françaises Libres mais le bateau sur lequel il s'embarque comme passager clandestin est arraisonné à Alger.

Arrêté par la police de Vichy, Pierre de Bénouville est transféré à la prison maritime de Toulon où il reste pendant sept mois. Finalement acquitté par le tribunal Militaire de Toulon, il est libéré en août 1941 et s'engage résolument dans la Résistance. Il fonde et organise le mouvement Radio-Patrie.

Il milite également aux côtés d'Henri Frenay, dans le mouvement Combat dont il devient un des dirigeants de la branche militaire.

Au début de 1943, Radio-Patrie fusionne avec Combat, Libération et Franc-Tireur au sein des Mouvements Unis de Résistance (MUR) dont Pierre de Bénouville devient membre du Comité Directeur.

Il remplace Henri Frenay à la direction militaire des MUR - qui deviennent le Mouvement de Libération Nationale (MLN) - après le départ de ce dernier pour Londres et Alger en mai 1943. Pour faire pièce à Jean Moulin et donner davantage de poids à Combat lors de la désignation du nouveau chef de l'Armée secrète, il envoie René Hardy -dont il sait pourtant qu'il a été récemment arrêté par la Gestapo- à la réunion de Caluire qui aboutit à l'arrestation de Jean Moulin et de ses camarades le 21 juin 1943.

Par ailleurs et parallèlement à ses responsabilités au sein des MUR, Pierre de Bénouville, alias Barrès, organise depuis 1942, à la suite de contacts pris dès 1941 en Suisse, une délégation permanente de la Résistance auprès des services secrets alliés ; délégation dont le fonctionnement permet une plus étroite collaboration de la Résistance avec les forces alliées. Il est ainsi amener à contrôler personnellement, outre les services militaires, les services extérieurs des MUR. Chargé d'établir des liaisons directes entre la Résistance et le Gouvernement Provisoire d'Alger, il franchit lui-même, à 53 reprises, la frontière franco-suisse et souvent de vive force.

En avril 1944, recherché par la Gestapo, Barrès passe clandestinement la frontière espagnole et gagne Alger, où, sous le nom de Duroc, il est affecté au Commissariat à la Guerre.

Désireux de combattre, Pierre de Bénouville demande au général de Gaulle et obtient de servir en mai 1944 sur le front d'Italie. Comme chef de section d'infanterie du 8e Régiment de Tirailleurs Marocains, il prend part aux combats de Ceccano, reçoit une citation et entre dans Rome libéré.

Début juin 1944, il rejoint Alger sur ordres et est bientôt placé, avec Maurice Chevance-Bertin, à la tête du Bureau FFI créé au sein du Commissariat à la Guerre. Il est alors promu au grade de général de brigade.

Fin juillet, via la Corse et par avion Lysander, Pierre de Bénouville arrive à Saint-Etienne pour prendre son commandement clandestin mais il est grièvement blessé dans un accident de voiture lors de l'accomplissement d'une mission, se voyant privé de soins pendant plusieurs semaines. Il parvient néanmoins à adresser à Londres de nombreux rapports sur l'état et les besoins de la Résistance.

Après la guerre, en 1946, il publie, sous le nom de Guillain de Bénouville, un nouvel ouvrage, le Sacrifice du Matin, qui est alors une des premières descriptions vécues de la Résistance intérieure.

Membre du Conseil de Direction du RPF en 1949, député d'Ille-et-Vilaine de 1951 à 1955 puis de 1958 à 1962, le général de Bénouville est également Maire de La Richardais de 1953 à 1971.

Il est par ailleurs Directeur de la Rédaction de l'hebdomadaire Jours de France de 1954 à 1967 et Directeur de la Rédaction des quotidiens l'Oise Libérée (1954-1986) et Vingt-Quatre Heures (1965-1966).

En 1967, il devient Président Directeur Général de la société de presse Jours de France.

Député de Paris, de 1970 à 1993, apparenté au groupe RPR de l'Assemblée Nationale et Conseiller de Paris (1989-1995), le général de Bénouville est Administrateur de plusieurs sociétés dont celle des Avions Marcel Dassault - Breguet Aviation, de la société française des Nouvelles Galeries Réunies, des éditions Robert Laffont, de Télé Monte Carlo (de 1961 à 1976), des Etablissements Gaumont, de la Société Centrale d'Etudes Marcel Dassault et de la Société Centrale d'Investissements.

Le général Pierre de Bénouville est décédé le 4 décembre 2001 à son domicile parisien. Il a été inhumé au cimetière de Passy à Paris.


• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 6 avril 1945
• Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix de Guerre Belge
• Officier de l'Ordre de Léopold


Principales publications


Sous le nom de Guillain de Bénouville :
• Saint-Louis ou le Printemps de la France, Didier, Toulouse 1943
• Le Sacrifice du Matin, Robert Laffont, Paris 1946

Sous le nom de Pierre de Bénouville :
• Baudelaire le trop chrétien, Grasset Paris 1936
• Avant que la nuit ne vienne, entretiens avec Laure Adler, Grasset, Paris 2002

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