Musée de l'ordre de la Libération
Claudius FOUR

Claudius FOUR

ALIAS : Berrier Florentin - Duc - Kim 3 - Fernand Charvine

Né(e) le 21 novembre 1895 - Saint-Maurice-de-Beynost (01700 AIN FRANCE)
Décèdé(e) le 11 Décembre 1943 - La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert (02160 AISNE FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 07 août 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Florent Berrier – Duc – Kim 3 - Fernand Charvine

Fils d'instituteur, Claudius Four est né le 21 novembre 1895 à Saint Maurice de Beynost dans l'Ain.

Suivant l’exemple de son père, il fait des études d’instituteur à l’école normale de Lyon.

Après l'éclatement la Première Guerre mondiale, Claudius Four s'engage en décembre 1914 comme soldat de 2e classe dans l'infanterie. Il apprend le métier des armes dans un peloton d'élèves officiers et est nommé aspirant en avril 1915. Il rejoint en juin le 244e Régiment d'infanterie (244e RI), qu'il accompagne sur le front oriental en octobre 1915, au sein du Corps expéditionnaire français.

En octobre 1916, Claudius Four est affecté au 372e RI et est promu sous-lieutenant en décembre de la même année. Trois jours plus tard, il est blessé une première fois. A la tête de sa section de Zouaves, il est à nouveau blessé sous le feu ennemi en mars 1917, par éclat de mortier.

Lors de l'offensive de septembre 1918 contre l'armée bulgare, il fait l'admiration de ses chefs. Sur sa Croix de Guerre 14/18 sont agrafées 4 palmes et 3 étoiles qui témoignent du courage sans faille de ce brillant officier, plein d'allant, mutilé de guerre.

A la fin de la guerre, nommé lieutenant de réserve à titre temporaire, Claudius Four est affecté à Lyon en mars 1919 puis est démobilisé en septembre 1919. Après une année passée dans l'Ain, il s'installe en décembre 1920 au Maroc comme directeur de l’école professionnelle de Taroudan.

Il reste dans la réserve, au 1er Régiment de Zouaves à Casablanca. Il est promu lieutenant de réserve à titre définitif en 1921 puis capitaine de réserve en 1935.

Proche du parti communiste, le capitaine Four est appelé sous les drapeaux en septembre 1939 et sert au 1er puis au 21e Régiment de Zouaves à Meknès (Maroc) où il commande une compagnie. Après la défaite de juin 1940 en métropole, il est démobilisé en août et occupe les fonctions de directeur de l'école musulmane d'apprentissage de Mazagan. Refusant l'armistice, Claudius Four profite alors de sa position pour faire une propagande active en faveur du général de Gaulle. Il fait toujours partie de la réserve de l'armée d'Afrique. Le 1er janvier 1941, il est démis de ses fonctions à cause de ses activités de syndicaliste CGT, secrétaire de l’Union de Mazagan puis révoqué de son grade de réserviste.

Sa femme, institutrice, étant nommé à Port-Lyautey au Maroc, il prend sa retraite anticipée pour la suivre et, dès février 1942, s’associe avec un ami pour monter une société de poissons.

Arrêté par les autorités vichystes à cause de son activité pro-gaulliste, il est interné dans un camp de concentration puis expulsé du Maroc en août 1942. Il rejoint alors la métropole.

C'est dans l'Ain, son département d'origine, que le capitaine Four entreprend ses activités résistantes, sous le nom d'emprunt de "Florent Berrier". Il monte tout d'abord un réseau de diffusion et de propagande puis prend contact avec Londres.

Il est engagé dans les Forces françaises combattantes le 1er novembre 1942 au titre de l'Armée secrète (AS) comme agent P 2, c'est-à-dire vivant dans la clandestinité et pris en charge financièrement par Londres.

Le capitaine Four se met sous les ordres de Paul Schmidt, connu sous le pseudonyme de "Kim", officier de liaison du BCRA auprès du mouvement de résistance Libération-sud, dont il devient l'adjoint. Sous les ordres de Kim, qui est également chef du Service des opérations aériennes et maritimes (SOAM) dans les régions R5 (Limoges) et R6 (Clermont-Ferrand), il s'agit d'organiser les parachutages pour les formations paramilitaires de Libération-sud, d'instruire ces équipes et de contribuer à l'exécution de divers sabotages.

Le groupe du capitaine Four, basé à Bourg-en-Bresse (Ain), s'illustre dans des attaques contre les lignes de chemin de fer servant au transport de forces allemandes. De nombreux sabotages sont à mettre à son actif. Claudius Four se spécialise également dans la recherche et l'aménagement de terrains d'atterrissage pour les avions à grosse capacité comme les Hudsons. Il fait partie des premiers à organiser l'atterrissage de plusieurs de ces avions.

Début 1943, il est chargé par Raymond Fassin (alias SIF), officier de liaison de Jean Moulin, de prendre contact avec les maquis alpins, alors en cours de formation. A l'issue de cette mission de première importance, son rapport sur leur organisation s'avèrera très précieux par la suite.

Mais l'activité incessante de Claudius Four, alias "Florent Berrier", finit par alerter la Gestapo qui se met à sa recherche. Il est alors envoyé sur Paris où il rejoint "Kim", qui dirige désormais le Bureau des opérations aériennes (BOA). Ses conseils avisés et son sens des responsabilités font de lui l'adjoint idéal, mais la Gestapo se fait trop menaçante. Dans la nuit du 15 au 16 août 1943, par une opération aérienne, il part pour Londres où il s'engage au Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA), le service de renseignements de la France combattante.

Volontaire pour une mission de première importance, il se prépare à retourner en métropole après avoir effectué un stage d'entraînement. Claudius Four est désigné pour prendre le commandement des opérations aériennes de la Région P (Paris), comme chargé de mission de 1ère classe et avec grade de capitaine (mission Duc) et sous l’identité de Fernand Charvine.

Mais dans la nuit du 10 au 11 décembre 1943, l'appareil qui ramène le capitaine Four en France pour sa mission est abattu par la Flak (Défense Contre Avions allemande) au-dessus de Berry-en-Bac (Aisne). Le capitaine Four est tué.

Claudius Four a été promu commandant à titre posthume par arrêté du 21 octobre 1947.

Inhumé dans le cimetière anglais de la Musette près de Berry-en-Bac aux côtés de ses deux compagnons de mission, le lieutenant néo-zélandais Bathgate et le résistant Cossonneau dit "Moreau", son corps a été déplacé sur demande de sa famille en juillet 1948 au cimetière de Bourg-en-Bresse, où il repose depuis.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945
• Croix de Guerre 14/18 (7 citations)
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille des blessés
• Médaille de la Victoire (dite Interalliée)
• Médaille d'Orient
• Croix de Serbie
• Officier du Ouissam Alaouite (Maroc)

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