Musée de l'ordre de la Libération
Pierre BERTAUX

Pierre BERTAUX

Né(e) le 08 Octubre 1907 - Lyon (69000 RHONE FRANCE)
Décèdé(e) le 14 Agosto 1986 - Saint-Cloud (92210 HAUTS-DE-SEINE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 17 Noviembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Pierre Bertaux est né le 8 octobre 1907 à Lyon dans une famille d'enseignants.

Suivant les mutations de son père professeur d'allemand, il fait ses études secondaires aux lycées de Rouen, de Mayence et à Paris, à Janson de Sailly et à Louis-le-Grand.

Entré en 1926 à l'Ecole normale supérieure comme étudiant en allemand, il passe deux années outre-rhin (1927-1928) puis prépare et passe l'agréation (1929-1930).

Il fait son service militaire au 2e bureau de l'Etat-major de l'Armée au ministère à Paris comme officier interprète-traducteur.

Dans le cadre de la préparation de sa thèse sur Hölderlin, il effectue de nouveaux séjours en Allemagne où il fréquente de nombreux intellectuels et assiste à l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes.

Tout en terminant sa thèse qu'il soutient en octobre 1936 (il est le plus jeune docteur ès-lettres de France), il commence une brève carrière en 1934 à la Radiodiffusion française puis participe à la campagne électorale des législatives de 1936 aux cotés de Pierre Viénot qui le prend en juillet 1936, à son cabinet du sous-secrétariat d'Etat aux Affaires étrangères. Pierre Bertaux est alors particulièrement en charge des affaires tunisiennes.

En 1937 et 1938, il est chef de cabinet de Jean Zay, ministre de l'Education nationale et des Beaux-arts, et, parallèlement, il enseigne à la faculté des lettres de Rennes, puis après avoir quitté le ministère à l'été 1938, à celle de Toulouse.

Mobilisé au 2e Bureau du Grand Quartier général en 1939 comme lieutenant interprète, il est appelé en avril 1940 au ministère de l'Information où il dirige les émissions de radio en langue allemande. Au moment de l'exode, il conduit Pierre Viénot au Verdon où ce dernier embarque avec d'autres parlementaires sur le Massilia à destination de l'Afrique du Nord. Pierre Bertaux qui n'a pas obtenu d'embarquer regagne Toulouse.

Refusant la défaite et l'occupation par l'Allemagne nazie, il participe en décembre 1940 à un réseau de renseignements à Toulouse et organise différentes missions d'information en zone occupée.

Au printemps 1941, par l'intermédiaire de son ami Silvio Trentin, Pierre Bertaux entre en contact avec un opérateur radio parachuté depuis Londres qu'il installe chez lui et qui obtient une liaison radio avec l'Angleterre. Avec plusieurs camarades parmi lesquels Jean Cassou, il fonde le groupe "Bertaux" qui reçoit les premiers parachutages de matériel de sabotage dans la zone sud. Début novembre 1941, le groupe Bertaux réceptionne ainsi l'envoyé de la France libre Yvon Morandat.

Arrêté à son domicile toulousain par la Surveillance du Territoire en décembre 1941, il est incarcéré à la prison militaire de Furgole à Toulouse où il retrouve plusieurs membres du groupe Bertaux. Condamné à trois ans de prison, il est transféré à la prison de Lodève (Hérault) puis, en novembre 1942 au camp militaire de Mauzac (Dordogne). Libéré en décembre 1943 après deux ans d'internement, Pierre Bertaux plonge dans la clandestinité. Appelé à Paris, il rencontre Emile Laffon qui lui demande s'il accepte d'être le suppléant de Jean Cassou comme commissaire de la République à Toulouse. Pierre Bertaux accepte et retourne à Toulouse.

Il participe en août 1944 à la Libération de Toulouse en tant que Commissaire de la République, suppléant de Jean Cassou, blessé le jour même de la libération de la ville. Il prend place à la préfecture régionale, rétablit rapidement les pouvoirs publics et assure dans la région le retour de l'autorité gouvernementale. Il reçoit le général de Gaulle à Toulouse le 16 septembre 1944.

Quittant ses fonctions en mars 1946, il devient directeur de cabinet de Jules Moch, ministre des Travaux publics et des transports puis préfet du Rhône (1947-1948) et directeur général de la Sûreté nationale (1949-1951).

De 1953 à 1955, il est sénateur du Soudan, puis, pendant trois ans, directeur général d'une société d'échafaudages et de coffrages pour le bâtiment.

Professeur à la Faculté de Lille à partir de 1958, puis à la Sorbonne où il est élu en 1964, il est, en 1968, le fondateur de l'Institut d'Allemand d'Asnières (Sorbonne Nouvelle) qu'il dirige jusqu'à sa retraite. Il publie de nombreux ouvrages en français et en allemand sur l'Allemagne et sur Friedrich Hölderlin dont il est un spécialiste.

En 1975, il reçoit le prix Henri Heine de la ville de Düsseldorf.

Pierre Bertaux est décédé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), le 14 août 1986. Il a été inhumé au cimetière de Sèvres.

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - Décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 1939-45
• Médaille de la Résistance française avec rosette
• Commandeur de l'Ordre du Mérite (RFA)
• Grand Officier de l'Ordre d'Orange-Nassau


Principales Publications :

•Hölderlin. Essai de biographie intérieure, Paris 1936
•La vie quotidienne en Allemagne au temps de Guillaume II, Paris 1962
La Mutation humaine (1964)
Comment je suis devenu Résistant (plaquette de 1967)
•La civilisation urbaine en Allemagne, Paris 1971
Histoire de l'Afrique (1973)
•La Libération de Toulouse et de sa région, Paris 1973
La Libération de Toulouse (1973)
Hölderlin ou le Temps d'un poète (1983)
• Mémoires interrompus, PIA, Asnières, 2000
• Un normalien à Berlin. Lettres franco-allemandes (1927-1933), PIA, Asnières, 2001

Nombreuses publications en Allemagne.

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