Musée de l'ordre de la Libération
Alain GROUT de BEAUFORT

Alain GROUT de BEAUFORT

ALIAS : Léger - Jac - Pair

Né(e) le 03 Mayo 1918 - Châtellerault (86100 VIENNE FRANCE)
Décèdé(e) le 15 Agosto 1944 - Domont (95330 VAL-D'OISE FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 Enero 1946
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Léger - Jac - Pair

Alain Grout de Beaufort est né le 3 mai 1918 à Châtellerault dans la Vienne d'un père officier de carrière et Saint-cyrien, qui décède en 1934, laissant son épouse seule et sans profession avec sept enfants. Élevé au château familial de Kérascoët dans le Morbihan, il fait ses études au lycée St-Louis de Saumur, où il passe le baccalauréat. En octobre 1937, il entre au prytanée militaire de La Flèche, dans la Sarthe, où il suit sa scolarité jusqu’en septembre 1939.

Appelé le 15 septembre 1939 dans la cavalerie motorisée à Rambouillet, il est muté comme élève officier de réserve à l’école de l’air de Versailles, le 12 novembre 1939.

Il est affecté à l’école de pilotage de Rabat, au Maroc, en avril 1940 et breveté observateur en juin 1940. Muté à Casablanca le 1er septembre 1940, puis à Agadir, comme observateur au groupe aérien 2/32, le 1er avril 1941, il est finalement démobilisé en septembre 1941, et rejoint Lorient à la mi-octobre. Il prend d'abord part à l'activité clandestine menée par ses frères Jacques et Guy notamment en balisant les côtes pour diriger les bombardements de la Royal Air Force.

Agent du réseau de la Confrérie Notre Dame de Gilbert Renault (colonel Rémy) et "brûlé" dans la région, Alain de Beaufort embarque en compagnie de ce dernier et de sa famille à Pont Aven, sur un bateau de pêche, les Deux anges, le 17 juin 1942 pour l'Angleterre.

Parvenu en Grande-Bretagne après deux jours de traversée, il s'engage dans les Forces aériennes françaises Libres (FAFL) comme observateur, le 3 juillet 1942. Par suite du manque d'appareils, il ne peut exercer ses activités de pilote et demande son affectation au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) où il dirige bientôt l'organisation des services "Action".

Après un entraînement spécifique, volontaire pour une mission spéciale, il est parachuté en France, le 14 avril 1943, sous le nom de "Jac" pour remplir les fonctions de chef du Centre d'Opérations de Parachutages et d'Atterrissages (COPA) de la Région R 6 (Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire et sud du Cher) en remplacement de Paul Schmidt, responsable R 5 (Limoges) et R 6 envoyé en zone nord.

Alain de Beaufort étend également son action à la Région R 5 jusqu'en août 1943. Pendant un an, avec ses adjoints charles Le Bihan et Yves Léger, il prospecte de nombreux terrains d'atterrissage et de parachutage tout en mettant en place des groupes "Action". De justesse, il échappe plusieurs fois à la Gestapo. Chef de la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP) qui remplace le COPA, il remplit également, faute de titulaire, les fonctions de Délégué militaire régional en R 6.

Largement "brûlé" en R 6, il gagne Paris en attendant son départ pour l'Angleterre. Dans la capitale, depuis mars 1944 le service des opérations aériennes est désorganisé par des arrestations à répétition. Alain de Beaufort, alias "Pair" accepte de rester sur place pour réorganiser le service comme chef du Bureau des Opérations Aériennes (BOA) pour la région P (Paris et région parisienne). En deux mois de travail acharné, il réussit à faire homologuer 50 terrains locaux dans les dix départements que compte la région parisienne, tout en surveillant les réceptions d'armes et de matériel.

En liaison étroite, avec son supérieur, le Délégué militaire régional, André Rondenay (alias Jarry), il participe également à l'organisation des transports d'explosifs et au sabotage d'usines comme celle d'Hotchkiss ou celle des roulements à billes de Renault à Billancourt.

Après le débarquement de Normandie, le lieutenant-colonel FFI Alain de Beaufort s'installe, à la demande du commandement français, dans la région des maquis du Morvan (sous-région P 3) comme officier d'opération du BOA pour la Nièvre et l'Yonne. Il crée dans ces départements deux importants réseaux de terrains. Le 18 juin 1944, son P.C. de Lormes est attaqué par une importante colonne allemande qu'il parvient à repousser en lui infligeant une perte d'environ 150 hommes.

De juin à juillet, il réussit la réception de 150 tonnes de matériel et d'armes pour les maquis des trois départements de l'Aube, de l'Yonne et de la Nièvre. Avec Jarry, il échappe à plusieurs tentatives d'assassinat fomentées par un agent double de l'Abwehr, Henri Dupré, et notamment le 17 juillet 1944 à Auxerre.

Rappelé à Paris à la suite de l'arrestation de ses adjoints, il y tombe, avec André Rondenay, le 27 juillet 1944, dans une souricière de la Gestapo dans le 16e arrondissement. Il tente de s'enfuir mais est blessé par une balle au talon et repris. Enfermé à la prison de Fresnes, il subit les interrogatoires et la torture sans dire un mot.

A la veille de la libération de la capitale, le 15 août 1944, il est acheminé avec 2 000 prisonniers vers la gare de Pantin en vue de sa déportation. Au dernier moment, un officier de la Gestapo le fait descendre du train avec plusieurs camarades dont André Rondenay, arrêté le même jour. Conduits dans le bois de Domont (Val d'Oise) ils sont immédiatement fusillés.

Alain Grout de Beaufort a été inhumé au cimetière de Saint-Yves dans la commune de Bubry dans le Morbihan.

Son frère Bernard, vicaire à Saint-Rémy de Vannes, meurt en septembre 1942 des suites de sa détention comme prisonnier de guerre et son frère Jacques est tué par les Allemands dans les combats de la libération en août 1944 en Bretagne.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Military Cross (GB)

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