Musée de l'ordre de la Libération
Aimé TEISSEIRE

Aimé TEISSEIRE

Né(e) le 18 December 1914 - Puget-Théniers (06260 ALPES-MARITIMES FRANCE)
Décèdé(e) le 28 June 2008 - Nice (06000 ALPES-MARITIMES FRANCE)
Companion of the Liberation par décret du 29 December 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Aimé Teisseire est né le 18 décembre 1914 à Puget-Théniers dans les Alpes-Maritimes. Son père était employé au Casino de Monte-Carlo.

Il fréquente l'école communale de Cap d'Ail où il est venu vivre avec ses parents puis l'école Rouvière (école pratique d'industrie) de Toulon pendant trois ans. A la fin de sa scolarité, il entre à la Barclays Bank de Monte-Carlo. Souhaitant une vie plus active, il veut s'engager mais est refusé à la visite médicale.

Finalement, après un séjour au Gabon, il parvient à s'engager dans l'Infanterie coloniale, au titre du 8e Régiment de tirailleurs sénégalais (8e RTS) en avril 1934.

Désigné pour un poste au Congo, le caporal Teisseire doit interrompre sa préparation à l'école de Saint-Maixent et débarque à Pointe-Noire en avril 1937. Promu sergent en avril 1938, il passe au BTS de l'AEF et retourne en métropole en septembre 1938.

A la déclaration de guerre en 1939, il est au 3e Régiment d'infanterie coloniale (3e RIC) puis détaché à la base d'aviation de Rochefort-sur-Mer. Désireux de combattre, il demande son retour au 3e RIC ; cela lui est refusé mais il finit par rejoindre son unité par mesure disciplinaire.

En avril 1940, il est affecté au 6e Régiment d'infanterie coloniale mixte sénégalais (6e RICMS). Le 16 mai, dans les Ardennes, son groupe est attaqué par trois avions allemands Dornier 17 et le sergent Teisseire touche au FM un des appareils avec l'aide de son mitrailleur africain. Au deuxième passage, 2 autres FM ayant aussi tiré, un appareil ennemi est abattu et un autre gravement endommagé.

Aimé Teisseire se distingue ensuite de nouveau lors de fortes attaques allemandes les 17 et 23 mai et lors d'une contre-attaque française le 18. Le 1er juin 1940, il est nommé sergent-chef à titre exceptionnel pour son comportement depuis le début des hostilités. Le 12 juin dans les Ardennes, il sauve une section d'une perte totale. Le 20 juin, en Meurthe-et-Moselle, il est blessé de trois balles ; deux jours plus tard, il est fait prisonnier et soigné à l'hôpital de Nancy.

Il s'évade le 15 août en sautant d'un camion en marche malgré ses blessures et, franchissant la ligne de démarcation, rejoint l'armée d'armistice à Fréjus. Aimé Teisseire fait de la propagande pour la poursuite de la lutte, pour le général de Gaulle et les Forces françaises libres qu'il essaie de rejoindre sans succès.

Réengagé pour un an en février 1941, il est désigné pour l'Afrique occidentale qu'il rejoint en septembre 1941. Après maintes péripéties, il parvient à s'évader du Dahomey en décembre 1941 et à rejoindre le Nigeria. De là, un administrateur britannique l'emmène à Lagos où se trouve une mission française des FFL ; il signe son engagement et demande à partir d'urgence pour le Tchad, ayant entendu parler d'opérations. Il est affecté à la 1ère Compagnie du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) et nommé adjudant en février 1942.

En juillet 1942, il est affecté au Bataillon de marche n° 8 (BM 8). Devenu chef de section, il rejoint avec son unité la Force Leclerc à travers le Fezzan et est affecté au Bataillon de marche du Tchad (BMT) qui devient le Régiment de marche du Tchad (RMT), au sein de la 2e DB du général Leclerc, en formation au Maroc.

Affecté au 3e Bataillon du RMT, Aimé Teisseire commande la 3e section de combat de la 10e Compagnie. Après plusieurs mois passés au Maroc à s'entraîner et à se réorganiser, la Division est évacuée sur l'Angleterre.

Après le débarquement d'août 1944 sur les plages de Normandie, l'adjudant-chef Teisseire s'illustre à la tête de sa section en forêt d'Ecouves dans les combats contre les Panzer et l'Infanterie allemande.

Le 24 août aux abords de Paris, il est blessé par des éclats de mortier et est évacué contre son gré. Il se sauve de l'hôpital après une opération chirurgicale et rejoint son unité dans la capitale en auto-stop. Il refuse d'être hospitalisé et reprend les combats avec son unité. En septembre, il entre parmi les premiers à Andelot à la tête de sa section ; à Hourcourt, dans les Vosges, il culbute et poursuit l'ennemi ; le 18 septembre 1944, il participe à la reprise de Châtel-sur-Moselle et conquiert le quartier nord de Châtel jouant un rôle très important dans l'établissement de la tête de pont sur la Moselle. Le 25 septembre, il est promu au grade de sous-lieutenant.

Aimé Teisseire se distingue encore dans la région de Baccarat, à Bréménil en Meurthe-et-Moselle où, le 18 novembre, il est une nouvelle fois blessé par une balle qui lui traverse la mâchoire ; resté en ligne malgré sa blessure, il parvient même à faire prisonniers un groupe de six Allemands avant d'être transporté dans un hôpital américain où il reçoit... l'extrême-onction. Refusant une longue convalescence, il rejoint la Division en janvier 1945, reprend le commandement de sa section et participe à la fin de la campagne d'Alsace puis à celle d'Allemagne jusqu'à Berchtesgaden.

En septembre 1946, Aimé Teisseire est promu lieutenant et désigné pour servir en Indochine, il débarque à Saigon le 31 décembre 1946. Affecté au Régiment mixte du Cambodge (RMC), il sert comme commandant de compagnie et reçoit trois citations. Il est promu officier de la Légion d'Honneur pour services exceptionnels en Extrême-Orient.

De retour en France en juin 1949, il reçoit ses galons de capitaine à titre exceptionnel un an plus tard avant de servir à la Réunion comme commandant de compagnie, assurant quelque temps par intérim les fonctions de commandant de la subdivision de la Réunion. Il commande ensuite une compagnie à Madagascar.

Aimé Teisseire poursuit sa carrière comme commandant de compagnie au Cameroun (1957-1959) puis en Algérie en 1960.

Il demande sa retraite avant la limite d'âge. Elle lui est accordée en janvier 1961 et il se retire à Nice.

Chef de bataillon honoraire, Aimé Teisseire termine sa carrière dans le civil notamment comme chef du personnel dans un grand magasin.

Aimé Teisseire est décédé le 28 juin 2008 à Nice.


• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Croix de Guerre des TOE (3 citations)
• Médaille des Blessés
• Médaille des Evadés
• Croix du Combattant
• Croix du Combattant Volontaire
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafe "extrême-Orient"
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l'Ordre en AFN
• Médaille Commémorative de la Campagne d'Indochine
• Chevalier de l'Ordre Royal du Cambodge
• Officier de l'Etoile Noire (Bénin)
• Officier de l'Etoile d'Anjouan
• Officier de l'Etoile de la Grande Comore
• Médaille de la Défense Nationale du Cambodge (avec citation)
• Presidential Unit Citation (USA)

Publication :

• Mes campagnes. Un compagnon de la Libération raconte. Guerre 1939-1945, guerre d'Indochine, SE, 1994


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